
Personne ne s’attendait à voir l’Empire Brisman ressurgir de sa tombe des siècles après sa disparition. Il faut toutefois se rendre à l’évidence que les ambitions de l’archipel et de ses ingénieux habitants ne pouvaient être gardées en échec bien longtemps. Alors qu’Ermest se faisait dépecer par la Flotte noire d’Andromora et que Loubois se préparait à envahir le Nord du territoire, la flotte insulaire s’est rapidement emparée de cette proie facile, la volant aux autres nations avides de ses richesses. Les capitaines audacieux ayant entrepris cette prise de contrôle règnent aujourd’hui sur un protectorat des plus prolifique, ayant mis la main sur la capitale commerciale du monde connu. Si la Ligue des Miroirs provient de Brisman, il s’agit en fait d’une guilde maritime indépendante des dirigeants d’Écatrice ou d’Alarion, un fruit de l’incroyable indépendance des capitaines marchands de l’archipel.
Régime politique : Protectorat marchand
L’ARCHIPEL DE BRISMAN
Indépendants jusqu’à la moelle et habiles commerçants, ces insulaires forment une civilisation riche et avancée. Nation divisée et en perpétuelle mutation, Brisman étonne et fascine par son régime politique complexe et décentralisé, par ses grandes universités, ses galeries d’art et sa connaissance incomparable de la mer. Aux abords de la guerre civile, Brisman redouble pourtant d’audace en ces temps incertains, multipliant les interventions militaires et les expéditions audacieuses vers les limites du monde connu. L’archipel est à la croisée des chemins, pouvant à tout moment basculer dans le chaos, ou retrouver la puissance qui était autrefois la sienne.
Société
Si les insulaires forment une nation unie, leur peuple est divisé en sous-cultures spécifiques à chaque île de l’archipel. De ces multiples facettes du peuple Brisman, deux ressortent du lot : la culture d’Alarion et celle d’Écatrice. Perçus comme les plus sophistiqués et civilisés du lot, les habitants d’Alarion ont presque toujours connu la prospérité, en faisant un peuple captivé par le savoir, les arts et la magie, un peuple d’artistes et de philosophes parfois perçus comme douillets et prétentieux par le reste de l’archipel. Au contraire, endurcis par la vie de marin et la pauvreté des ressources de leurs petites îles, les habitants des autres îles ont été façonnés par la mer et forgés par les privations. Regroupés sous l’influence d’Écatrice, ils vivent une vie plus simple et adoptent des occupations plus pragmatiques que leurs cousins d’Alarion, préférant leur vie spartiate à un luxe qui risquerait de les ramollir. Aux arts, ils préfèrent les sports; au vin, ils préfèrent le rhum; et à aux droits démocratiques, ils ont préféré être menés par une élite de chefs respectés. Majoritairement peuplé de natifs des îles, l’archipel accueille néanmoins deux minorités significatives. La culture avancée d’Alarion fascine et captive nombre d’elfes lunaires, si nombreux à venir séjourner à la capitale qu’elle héberge désormais un quartier elfique. Si ces elfes sont les bienvenus, c’est une toute autre histoire pour les nains des ravins qui infestent les souterrains des grandes villes de l’archipel, si nombreux dans certains quartiers que plusieurs parlent d’une invasion.
Géographie
L’archipel de Brisman est divisé en une multitude d’îles de tailles variées. La plus grande île, Alarion, abrite presque la moitié de la population brismane. Grâce à son climat ensoleillé, on y fait pousser la vigne, les agrumes et les olives. On y retrouve des villes d’importance, dont la capitale du même nom et le port de fret d’Érodius. L’archipel compte également quatre autres îles d’importance ayant chacune sa culture propre et une géographie particulière; Pérès, Trosos, Merynte et Écatrice. Cette dernière héberge la capitale maritime du même nom, lieu de réunion des rois des îles mineures et de nombre de capitaines. Écatrice est célèbre pour ses majestueuses forêts aux arbres géants et ses falaises abruptes. La population brismane se concentre près des côtes, l’agriculture étant peu développée à l’exception d’Alarion. Les villages de pêcheurs y sont innombrables, même le plus petit îlot de roc hébergeant généralement au moins une famille et leur quai.
Politique
L’archipel de Brisman est caractérisé par la décentralisation du pouvoir et la complexité de son système politique qui laisse une grande place à la participation des simples citoyens, en particulier à Alarion. Toutefois, la démocratie de la grande île connait des problèmes depuis qu’un influent personnage religieux s’est emparé du pouvoir de force. Actuel dictateur d’Alarion, Luxor a usurpé le pouvoir des assemblées parlementaires et entraine rapidement le pays vers la guerre civile. Les autres îles de l’archipel se coalisent autour du roi Zacharias, figure respectée et puissante qui rassemble autour de lui de multiples rois insulaires et capitaines de navires. Malgré l’instabilité politique, les puissantes guildes maritimes de Brisman conservent assez de crédibilité pour financer des projets ambitieux, tels que la fondation de la Ligue des Miroirs ou l’exploration des Rivages pourpres au Sud, en vue de colonisation. L’instabilité créée par Luxor n’est pas un cas unique dans la tumultueuse histoire de l’archipel, qui a démontré être capable de traverser d’importantes crises de division sans trop de dommages. En tant que nation, Brisman trouve ses plus grands alliés chez les nains de la Gorge des Jumeaux et chez les marchands d’Al’Chasy. Brisman entretenait des relations cordiales avec la Nation solaire jusqu’à tout récemment, l’occupation d’Ermest ayant fait émerger des tensions dont les conséquences ne sont pas encore claires. Les insulaires n’ont jamais pardonné à Loubois son accession à l’indépendance et considèrent désormais le pays avec dédain et méfiance…ce qui ne les empêche pas de commercer avec eux. C’est toutefois chez son autre ancienne colonie, Andromora, que Brisman trouve sa plus grande rivale, les deux nations étant à couteaux tirés depuis des décennies.
Régime politique : ex-République parlementaire (Alarion) et Méritocratie participative (Écatrice)
Dirigeants :
Luxor, humain (Chancelier, Grand prêtre de Jayel et dictateur d’Alarion)
Luka Zacharias, humain (Roi d’Écatrice)
Religion
Jayel : Religion la plus ancienne de l’archipel, ce culte est omniprésent à Brisman. Érudits, philosophes, oracles et simples pêcheurs prient le dieu des eaux, ses principes sur la connaissance, la destinée et les songes attirant de nombreux fervents et représentant une partie importante du folklore de l’archipel. C’est en raison de la puissance de ce culte et de son influence sur les masses que Luxor est parvenu au pouvoir.
Shadaï : Particulièrement présent à Alarion et dans l’île de Merynte, le culte de Shadaï en centré sur les plaisirs et les arts, nourrissant une culture épicurienne et raffinée en quête de nouveaux plaisirs et de beauté. Ses disciples jouissent et abusent des plaisirs et des bonnes choses pour lui rendre gloire…ou inversement.
Kaïna : Vénéré surtout à Écatrice, Pérès et dans les îles mineures, Kaïna inspire les marins à se dépasser et à explorer de nouveaux horizons. Le dieu y est prié pour ses principes d’ambition et de fierté, au fondement des valeurs méritocratiques d’Écatrice et de ses alliés dans l’archipel. Marins, guerriers et explorateurs cherchent de la bravoure dans ses flammes pour affronter les pires épreuves, tandis que les artisans et les athlètes font appel à lui pour se démarquer de leurs rivaux.
Alarion
Que ce soit ses grandes rues pavées, ses places publiques, ses aqueducs ou son architecture épurée, tout à Alarion évoque le confort et le raffinement. Habitée par une population particulièrement aisée en raison de la Colline du Sénat et de la Chambre des Consuls qui y sont situées, la cité est axée sur les arts, le luxe et l’érudition. On y retrouve de nombreux théâtres, des universités, des écoles d’art et des ateliers de couture renommés. Dans les rues, on discute politique, art et philosophie, tandis que les plus dévots se rassemblent au Haut temple de Jayel pour y entendre la sagesse des prêtres ou les visions des oracles. Les soirées sont souvent animées de fêtes plus ou moins débauchées dans les villas, si les gens ne choisissent pas d’aller se détendre dans les bains des Grand Thermes. En raison de sa dense activité intellectuelle, Alarion est devenue la capitale mondiale du livre, les scribes y travaillant d’arrachepied à éditer les ouvrages les plus rares et les plus exotiques d’Ajemtis. Fait intéressant, il existe une criminalité croissante à Alarion, surtout orientée autour des plaisirs illicites. Les anciennes canalisations du réseau d’aqueduc et d’égout seraient au centre de ces activités criminelles. La cité rassemble près de 48 000 personnes, et est étonnamment propre malgré sa population.
Écatrice
Célèbre pour ces immenses quais, ses dignes bâtiments de bois évoquant des coques de bateau et son immense chantier naval, Écatrice est une ville de marins avant tout. Néanmoins, tous ne passent pas leur vie en mer et la ville compte une large population permanente d’artisans et autres ouvriers. Industrieux, les habitants d’Écatrice travaillent le bois avec un talent incomparable, en particulier lorsqu’il est question de navires. Ils fabriquent également des cordes solides, fournissant une grande partie de la flotte brismane en cordages. Des forêts environnantes, on tire des essences nobles de bois et de précieuses noix, utilisées pour produire des huiles et teintures fort recherchées. Outre les artisans et le port, la cité abrite une académie militaire, la demeure du roi ainsi que le Grand Stade, immense construction de ciment animée en permanence des compétitions sportives dont sont si friands les Insulaires. Ville bruyante et vivace, Écatrice vit au rythme des jeux et de la mer, l’esprit de compétition se faisant ressentir jusque dans le perfectionnisme de la rue des artisans. La population d’Écatrice est assez homogène, les écarts de richesse étant relativement faibles, tous étant récompensés à la simple mesure de leur talent. Plus de 33 000 personnes vivent dans la cité portuaire, bien que la population puisse parfois beaucoup fluctuer avec le retour des navires.
LE PROTECTORAT D’ERMEST
Patrie de la liberté et du commerce, Ermest est le paradis des marchands, un lieu où tout se vend et s’achète sans contrainte. Peu importe la race ou l’origine, à Ermest, seule la bourse compte, et la richesse y ouvre toutes les portes. En ce lieu où tout est possible pour ceux qui parviennent à tirer leur épingle du jeu, le succès est devenu la seule vraie mesure du mérite. La richesse et le prestige y sont signe d’intelligence et de vertu, tandis que l’indigence et la misère prouvent aux yeux de tous combien les pauvres usent mal de leur liberté. Jadis membre fondateur de la Nation solaire, Ermest est aujourd’hui sous la protection de la Ligue des Miroirs, une extension coloniale de Brisman à qui le pays doit sa délivrance face aux armées d’Andromora après l’échec de la Nation solaire à les protéger. Dans les villes côtières jusqu’aux bucoliques campagnes du pays, les anciens symboles solaires sont désormais vandalisés et détruits, tandis qu’un nouvel ordre révolutionnaire émerge du vide laissé par la noblesse déchue.
Société
La société d’Ermest est depuis toujours divisée entre deux grandes catégories : une riche élite bourgeoise composée d’entrepreneurs, de marchands, d’artisans et de mages; ainsi qu’une classe dépossédée de travailleurs agricoles, d’ouvriers et de sans-le-sou dont les bourses modestes interdisent l’accès à nombre de privilèges pourtant aisément accessibles pour les plus aisés. Par exemple, l’éducation, qu’elle soit traditionnelle ou tournée vers les arcanes, est d’une qualité exemplaire à Ermest, attirant même des étudiants étrangers dans les écoles du pays. Pourtant, la majorité des citoyens de la nation n’y ont pas accès. Ces inégalités, si elles sont plus subtiles dans les campagnes, deviennent criantes dans les villes, donnant naissance à de véritables ghettos pauvres vivant d’une économie parallèle, souvent dominée par le crime. La race ou l’origine sont de peu d’importance à Ermest, qui est d’ailleurs l’un des pays les plus multiethniques qui soient. Bourgeois et Natifs y côtoient de nombreux Insulaires, une imposante minorité halfeline, des nains des ravins et même des demi-orques venus en quête d’une terre de tolérance. Des créatures plus rares et étranges encore y arpentent les artères des grandes villes sans crainte. Les seuls n’étant pas les bienvenus à Ermest sont les elfes noirs…ou les nobles de la Nation solaire. Fait plutôt rare sur Ajemtis, l’achat ou la vente d’esclaves est interdit à Ermest.
Géographie
Choyé par un climat simultanément ensoleillé et humide, Ermest est particulièrement fertile, bien que ses terres grasses se prêtent mal à la culture du grain. Les riches campagnes d’Ermest sont plutôt parsemées de vignobles, de vergers et de grandes cultures maraichères où on fait pousser fines herbes et légumes, si ce n’est pas un champ de tabac que l’on trouve sur son chemin. Les petits villages bucoliques d’Ermest sont célèbres de par le monde, les communautés halfelines concentrées dans les campagnes n’y étant surement pas étrangères. C’est toutefois dans ses bourgs qu’Ermest trouve son identité, les Bourgeois tirant après tout leur nom des innombrables petites villes de leur pays, endroits pleins de vie où l’on transforme la production des campagnes voisines en produits de luxe fort recherchés. Les côtes du pays sont accueillantes et logent plusieurs villages de pêche et petits ports…ainsi que la métropole marchande de Port-Douglas, qui a longtemps été la capitale mondiale du commerce avant de devenir trop instable.
Politique
Si les troupes d’occupation de Brisman ont depuis peu ramené un semblant d’ordre à Ermest, le pays demeure divisé et à deux doigts de la guerre civile. Après le bain de sang qui a suivi l’abolition de la noblesse et les nombreuses exécutions d’aristocrate, dont la décapitation de l’ancien duc Archibald, les loyalistes solaires se font tout petits, s’ils ne se sont pas déjà exilés à Midi avec les autres réfugiés fuyant la Révolution. Si plusieurs groupes se battent encore pour le contrôle du pays, il semble aujourd’hui assez clair que le pouvoir est tombé entre les mains d’un riche conseil de ploutocrates ayant l’appui de Brisman et du Gouverneur Valentin. La richesse est depuis longtemps associée au pouvoir à Ermest, l’arrivée de ce conseil ne faisant que concrétiser ce qui existait déjà en coulisse. Toutefois, la Révolution a semé des idées plus radicales à Ermest que la simple abolition de la noblesse, pauvres gens et va-nu-pieds hurlant des slogans de liberté et d’égalité dans les rues des grandes villes et menaçant le commerce et la stabilité du régime avec leurs émeutes et leurs pillages épisodiques. Ce brusque changement de régime et cette dangereuse tendance révolutionnaire a créé d’importantes tensions entre Ermest et la Nation solaire, en particulier Midi. Loubois traite Ermest avec la même méfiance, une vieille rancœur envers Brisman ajoutant à la méfiance naturelle du pays vis-à-vis des mouvements révolutionnaires. L’instabilité de la contrée a poussé beaucoup de marchands et aristocrates à déplacer leurs avoirs en sureté, la plupart de ses richesses dormant désormais dans les banques naines. Ce mouvement de panique a malheureusement contribué à l’émergence de la Gorge des Jumeaux comme principal rival économique, les marchands et banquiers d’Ermest détestant les nains avec passions pour avoir ainsi profité de la Révolution. Au Sud, la menace historique que représentait Andromora s’est calmée pour un moment, la présence de la flotte brismane ayant clairement un effet dissuasif.
Régime politique : Ploutocratie libérale
Dirigeants :
Tiberius Valentin, humain (Gouverneur pour la Ligue des Miroirs)
Prospero Salvatore, humain (Négociant richissime)
Fiorenza Magistar, humaine (Magicienne illustre)
Alexander Malatesta, humain (Corsaire respecté)
Religion
Shadaï : Culte dominant à Ermest, on y prie de dieu du vent pour ses principes de chance, de plaisir et de liberté avant toute chose. Terre d’opportunité, les gens sont encouragés à faire leur propre chance à Ermest. De même, Shadaï est étroitement associé à la dérèglementation du commerce et à la culture hédoniste de l’élite, mais aussi à la soif de liberté du petit peuple et au désir de vivre une vie sans entraves.
Jayel : Ce culte important est surtout concentré autour des principes de connaissance et d’astuce, la fascination d’Ermest pour le savoir arcanique n’y étant pas pour rien. Jayel est également prié par les plus roublards des marchands du pays, pour qui la ruse est une valeur fondamentale.
Gyun : Culte plus important dans les campagnes du pays, on associe Gyun à la tranquillité et à la prospérité avant tout. Surtout prié pour ses principes d’abondance et de protection, le culte valorise la richesse comme signe de la grâce divine et récompense le travail acharné des artisans. Toutefois, la Révolution a amené les principes d’équité du dieu de la terre à refaire surface dans le pays, s’opposant à l’accumulation individuelle de la richesse et du pouvoir.
Démonisme : Profitant de la grande liberté religieuse alouée à Ermest, des petits cultes dédiés à Bamolthée et Venitumyne émergent dans les cercles bourgeois decadents. Plusieurs révolutionnaires auraient également embrassés la justice brutale de Melph, remplaçant l’idéal de liberté et d’égalité par un désir de vengeance et une sourde colère.
Port-Douglas
Riche et exubérante, Port-Douglas est une ville prospère et pleine de vie où les marchands les plus florissants tiennent généralement boutique permanente. Plutôt libérale, la ville est régie par un minimum de lois et laissée aux aléas du commerce. Les magiciens y sont aussi installés en grand nombre, nombre d’entre eux ayant suivi leurs cours dans l’une des trois grandes écoles de magie de la cité, dont la célèbre Académie de la Quintessence Arcanique (AQA). Mis à part le ghetto entretenu dans le quartier des docks, la plupart des habitants sont plutôt aisés et sont progressivement devenus de grands amateurs d’art, les théâtres et troupes de bardes foisonnants dans la ville, uniquement concurrencés en popularité par d’autres loisirs un peu moins présentables en public. Les fumeries et autres maisons closes de luxe sont effectivement assez abondantes à Port-Douglas. La ville tourne toutefois au ralenti depuis la Révolution, le port étant soudain devenu plus tranquille et dans les rues du quartier des docks, la colère gronde. La ville rassemble aujourd’hui environ 32 000 habitants, beaucoup moins que par le passé.